Perception du risque et management
La perception du risque :
Pourquoi une perception ? tout simplement parce que le risque n’est pas un objet visible, nous ne voyons que ses conséquences. Fruit de la combinaison d’un danger et d’une exposition, c’est un concept propre à chacun ou à un groupe d’individus. La perception du risque est la condition de son appréciation et de la possibilité de le concilier avec une réaction appropriée. Cette perception varie en fonction :
- de l’individu
- de la culture
- de l’évènement
- des dommages potentiels
- de l’horizon de temps
- de la proximité
- de sa connaissance et de sa conscience
- de son expérience
La perception du risque est toujours susceptible d’être fortement influencée par des appréciations subjectives propres à chaque personne, inhérent à des facteurs culturels, conjoncturels, géographiques propres aux groupes à lesquels il appartient.
Plus qu’une perception il faudrait parler de la conscience du risque. En effet l’information joue un grand rôle dans ce domaine, on ne peut pas évaluer un risque que l’on ignore. Il est complexe de déterminer qui possède une « culture » du risque, comportement souvent intrinsèquement lié au passif de l’acteur exposé.
Souvent aborder pour exprimer son déficit lors d’évènements accidentels, la culture du risque est le fruit d’une éducation et la résultante d’expériences passées. Cette notion traversable utilisée dans de nombreuses sciences (sociologie, économie…) résulte du souhait de la maitrise de l’avenir et de son environnement.
le management du risque :
La gestion par le risque peut être perçu parfois de manière péjorative. Lors d’une de mes visites d’évaluations des risques; dans un établissement du secteur social (handicap) accompagné par les responsables qualité et DRH, une discussion amicale mais néanmoins enlevée sur la fonction Risk manager a été abordée (merci à ces deux personnes). En leurs sens, cette fonction est incompatible avec la gestion spécifique du secteur médico-social, le terme « management risque » a été perçu, à ma surprise, comme différent voire éloigné de la fonction de préventeur (largement répandue dans le milieu). Je me suis donc questionné sur cette perception. Est-ce le « risque », le « management » ou la combinaison des deux qui provoquent ce rejet?
« …tout le monde gère le risque, travailler c’est prendre un risque… quel est l’utilité de définir un management spécifique… ». En suspense, voici le premier argument qui a été donné… sous-entendu manager c’est pousser à la limite du risque ou de l’accident…
C’est bien la notion de »management » qui pose problème et non le risque. Pour preuve, la notion de « gestion des risques » n’entraîne pas ce même sentiment de rejet, puisque appréhendée comme l’action de réduire les risques…
Manager par le risque ne veut pas dire jouer avec ce dernier au profit de la productivité ou de quelconques profits, bien au contraire, c’est mettre en place une politique et une approche globale du risque (un super préventeur) pour travailler en conscience et anticiper les difficultés.
Le Risk manager est définie simplement (source bossons-futé) comme : « un observateur de l’entreprise et de son environnement, afin d’identifier, évaluer, et suivre les risques éventuels susceptibles de mettre en cause la survie de l’entité ».
Fonction présente dans les grandes entreprises, elle est méconnue du grand public et commence à se démocratiser dans les entreprises de plus petites tailles, mais cette profession doit évoluer et communiquer pour rentrer dans certaines organisations ou secteurs d’activité.
Pour en savoir plus : Référentiel AMRAE : Le Métier Risk manager
Extrait de « L’approche globale du risque » ouvrage en cours d’écriture
Antoine Bourges février 2018, Castres (81 Tarn)