Management des risques d’un projet du secteur des Petites Centrales Hydroélectriques et des producteurs indépendants d’électricité.

            Les travaux présentés dans cette thèse professionnelle abordent la question de la maîtrise des risques dans un projet de Petite Centrale hydroélectrique PCH soumise au régime de l’autorisation, de la conception jusqu’à l’exploitation.

            Mon expérience de plus de 15 ans dans le conseil en risques professionnels et industriels, puis en audit des risques et assurance (et d’expertise d’assuré) m’a permis de rencontrer de nombreux exploitants ou porteurs de projet dans le cadre de mes missions. J’ai pu apprécier les particularités de ce secteur d’activité et constater les difficultés de gestion des risques. J’ai complété mes recherches par des interviews d’acteurs du secteur, qui ont démontré les difficultés intrinsèques et diverses d’un processus de création ou de reprises. `

            Ce résultat empirique fait apparaître un manque et un besoin de management des risques adapté aux projets de construction hydroélectrique compris entre 100 et 4500 kW.

            Ce secteur des petites centrales hydroélectriques et en particulier des microcentrales est occupé par de petites structures, la plupart familiales, où le droit d’eau se transmet de génération en génération.

            La filière est bien structurée avec un tissu d’organisations professionnelles : bureaux d’études et assureurs/courtiers spécialisés. Néanmoins l’exploitant et plus encore le porteur de projet se retrouve « isolé » dans ses décisions stratégiques par l’absence d’une approche de management des risques globale et spécifique au secteur.

            En effet, seules les études et méthodes de management et de gestion des risques ont été développées pour des ouvrages hydroélectriques de grande taille (barrage EDF).

Ce manque d’antériorité de « Riskmanagement » dans le secteur m’a conduit à choisir ce sujet pour cette thèse professionnelle.

            Après avoir abordé le contexte et l’environnement économique et réglementaire de l’hydroélectricité en France,  nous identifierons les risques majeurs d’un projet, les préventions nécessaires et la couverture des risques résiduels.  

Antoine Bourges 2019

Interview  dans le métier Risk manager

Quelle est votre fonction?

Je suis un risk-Manager indépendant spécialiste dans l’audit des risques et des assurances ainsi que l’évaluation et la prévention des risques professionnels et industriels. Pour simplifier, mon métier consiste à aider les entreprises à gérer, maitriser et assurer leurs risques liés à leurs activités.

 En quoi votre métier fait appel à la répétition ?

La répétition est le concept central de mon métier, en effet c’est par l’étude de la répétition des évènements, plus particulièrement appelé « la fréquence », conjugué à l’intensité du risque, qui permet de détecter les risques les plus probables et qui demandent des actions de préventions ou d’assurances.

En fait, vous chiffrez la répétition ?

En effet c’est un concept qui peut être très éloigné de tout un chacun, mais cette « variable économique » touche l’ensemble des personnes :  La tarification de vos assurances, par exemple automobile, est calculée sur l’étude des répétions des accidents et du coût des réparations. Cela marche également pour l’assurance habitation en particulier sur la garantie catastrophe naturelle, plus la répétition des tempêtes ou inondations seront importantes plus les assurances seront chères…

en fait l’analyse de la répétition, permet de déterminer un tarif ? 

C’est bien plus complexe, l’étude des répétitions passées permet de modéliser les évènements futurs. En quelques sorte, c’est prédire l’avenir. C’est le graal de tous économistes. Des sommes considérables sont englouties dans la recherche de la science de la répétions en particulier dans le secteur financier. La bourse à une évolution cyclique (qui ce répète) celui qui maitrise ça est le « roi du monde »…

Dans le monde du travail, la répétition a t elle autant d’importance?

Oui cela marche également pour les accidents de travail, l’étude des statistiques permet de cibler les préventions les plus efficaces. Mais dans ce domaines, le termes répétition me fait plutôt penser à la pénibilité au travail dans un sens plus ergonomique:

Les mouvements répétitifs sont particulièrement dangereux lorsqu’ils font appel aux mêmes muscles et au même articulations. En résumé  trop souvent, trop rapidement et pendant trop longtemps, la répétition peut être considérée comme nocive. C’est  le cas dans certaine unité de production de type travail à la chaîne. Sujet d’actualité, le législateur c’est penché sur le sujet pour répondre à cette problématique de société et a définie un seuil de pénibilité du travail répétitif donnant droit à des avantages, en particulier à un départ à la retraite anticipé. Mon rôle de prévention du risque professionnel est de lutter contre l’exposition à cette répétition…

Le mot répétition à donc de multiples sens, parfois négatif, dans votre métier?

En effet, mais celui que je préfère c’est celui de la répétition positive du geste pour obtenir un savoir faire. J’accompagne de nombreuses entreprises artisanales ou industrielles qui ont tous un point commun la maitrise du geste parfait. Seul l’entrainement et l’expérience permettent d’obtenir un « tour de main ». C’est la répétitions qui permet cela, lors de mes visites d’ateliers je suis souvent en admiration sur les capacités et les maitrises de certains ouvriers qui à force de répétitions obtiennent ce gestes parfaits dans leur domaine…

Extrait « la répétition » Antoine Bourges